mardi 19 juillet 2011

Une éolienne Heu-reu-se !

Roundstone avec un grand soleil, c’est super ! Journée à vélo à découvrir les lacs et les tourbières, encore en activité, les touristes haut de gamme qui pêchent (en fait tentent de pêcher) le saumon qui vient frayer dans les rivières, tout cela sur fond de collines aux allures de montagne (pas un arbre) ; et fin de journée à la plage, où la température de l’eau voisinait celle de des plages bretonnes : nous avons regardé d’autres touristes se baigner et sommes allés nous doucher au camping voisin ! Et le soir, à la maison communale, musique et danse traditionnelle locale : nous nous sommes régalés ! Bon, sur les coups de 22h, au moment de reprendre l’annexe pour retourner au bateau, le port s’était vidé de son eau avec la marée, et notre annexe était quelque peu coincée, mais avec de l’imagination nous nous en sommes sortis…
Les tourbières
La marée, toujours, nous a obligés à faire la grasse matinée, en attendant que la barre à l’entrée de la ria de Roundstone soit suffisamment recouverte d’eau : c’est le genre d’inconvénient qu’on arrive bien à surmonter ! C’est donc vers 13h30 que nous avons levé l’ancre jeudi 14 juillet (alors que d’autres regardaient le défilé), pensant partir pour une courte navigation vers Inishboffin. Le vent, faible et contraire et le courant en ont décidé autrement, et vers 19h00, alors que l’île d’Inishboffin était en vue, le bulletin météorologique nous a décidés à mettre le cap à terre vers la baie de Ballynakil. Vendredi nous nous sommes donc réveillés au milieu d’une baie perdue au milieu de nulle part, qui aurait pu être jolie, mais sur laquelle il y pleuvait à verse… La météo annonçant des vents plus forts et orientés différemment, nous nous sommes enfoncés pendant une accalmie dans les terres vers Barbaderg Bay. Un fond de vase molle nous a permis de nous poser sans même le savoir !
Barbaderg Bay dans Ballynakil Bay
Et entre deux averses (et parfois sous l’averse, éventuellement de grêle) nous avons escaladé la colline du Diamond Hill, dans le parc naturel du Connemara, avec une vue magnifique, sauf au sommet… qui s’était enveloppé dans un nuage. Journée humide mais sympa, jusqu’au moment de reprendre l’annexe, le vent s’est franchement levé, et Daniel doit mettre toutes ses forces pour nous ramener jusqu’à PikouRous. Cette fois, nous sommes trempés… d’eau de mer !
Notre mouillage vu de Diamond Hill
Les prévisions météo ne s’arrangent pas : nous décidons de revenir au mouillage de Fahy Bay dans Ballynakil Bay : nous poser dans la vase avec un fort clapot levé par le vent ne nous dit pas. Les rafales de vent, dans la baie qui est abritée sont supérieures à 36 nœuds… Nous mouillons donc et l’ancre tient… le temps du dîner. Vers 21 heures, sous l'effet de fortes rafales, nous «chassons» (l’ancre dérape). Nous tentons de nous amarrer à une bouée : impossible, le bateau part de travers sous les rafales. Nous re-mouillons. Le vent est tel que l’annexe (30 kg quand même) que nous avions laissée en remorque à l’arrière de PikouRous s’est pris une envie de voler et de tourner autour de son amarre ! Tant et si bien qu’elle tord le support de notre bouée de sauvetage et la précipite dans la mer avec son système d’éclairage…
Nous organisons une veille pendant la nuit : il s’agit de surveiller que l’ancre tient ! Alors qu’il ne fait pas nuit nous alignons une bouée rose avec la berge et quand la nuit tombe nous repérons la forme des arbres sur la berge la plus proche ? La lumière dans deux maisons nous tient compagnie un moment. L’inquiétude est entretenue par le bruit du vent, omniprésent, qui va même jusqu’à occulter le bruit des vagues sur la coque. La seule heureuse à bord est notre éolienne : elle nous fournit l’électricité dont nous avons besoin, mais en chantant, ce qui amplifie notre perception du vent…Le mât part en vibration basse fréquence particulièrement désagréable. Daniel raidit les bastaques et le phénomène est atténué.
Cette tempête, prévue par la météo locale pour durer peu de temps, doit se calmer au petit matin, mais le bulletin suivant en repousse la fin toutes les 12 heures aux 12 heures suivantes… C’est finalement pendant la nuit du lundi 18 au mardi 19 juillet que le vent retombe. Trois nuits et deux jours sans pouvoir mettre le pied à terre, dans un bruit infernal : ça a été long. Nous savons maintenant pourquoi nous rallions généralement une marina quand un coup de vent est annoncé ! Mais à ces latitudes, pas de marina en Irlande…
Et évidemment, notre abonnement à Internet a choisi ce moment pour arriver à péremption…
Alors mardi 19 juillet est un jour de liberté retrouvée : pas de bruit infernal au réveil,  possibilité de débarquer … Nous décidons de nous rendre dans une ville proche : Clifden, à une douzaine de kilomètres. Pas de bus dans cet endroit : nous ferons de l’auto-stop… Et en effet, à peine avons-nous levé le pouce dans cet endroit apparemment désert qu’une voiture s’arrête. Un riverain nous a vu quitter le bord, et comme il devait se rendre à Clifden, il s’est dit que nous   besoin d’un engin de locomotion ! Sa gentillesse nous scie ! Nous nous croyions seuls en lutte face aux éléments, mais nous étions étroitement surveillés ! A Clifden nous réussissons notre mission : prolonger notre abonnement Internet via notre clé 3G, nous doucher, déjeuner au pub, faire nos courses, visiter la ville, et même plus, comme le supermarché nous avait promis un taxi qu’il ne réussit pas à nous obtenir, le livreur nous ramène au bateau !
Le temps de ranger nos courses et nous revoilà partis visiter à pied le voisinage : superbe ! Dommage que malgré ses efforts Daniel n’ait pas réussi à retrouver notre bouée de sauvetage…
Fahy Bay

Aujourd'hui, la météo nous promet 3 jours de beau temps !et nous avons récupéré notre connexion Internet.

Aspects techniques
  • Pendant un coup de vent au mouillage, le gréement part en vibration basse fréquence. Il peut être utile de raidir les bastaques.
  • L'éolienne est particulièrement adaptée pour fournir l'énergie électrique dont le bateau a besoin en cas de coup de vent.
  • Poser le RM 1050 dans la vase mole même pas vent fort ne semble pas poser de problème. Surtout pas  de houle... 
  • Le fait qu'un mouillage soit entouré de terre ne suffit pas à conclure qu'il est abrité de tous les vents. Fahy Bay semble bien protégé des vent d'ouest mais la berge au nord ouest, trop basse, laisse passer les rafales et rend le mouillage inconfortable voire intenable.

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