jeudi 23 juin 2011

C’est quand, l’été ?

Un coup de vent nous a bloqués quelques jours à Kinsale. Nous en avons profité pour discuter avec les équipages coincés comme nous et quelques locaux. C’est ainsi que Roderick Roche, un navigateur irlandais, nous a donné des tuyaux pour la suite de notre périple.
Alors que nous quittions le port dimanche 19 juin le vent était faible : Daniel a mis la ligne de traîne à l’eau, sans grand espoir compte tenu de nos (in)succès passés. Surprise : lorsque le vent a forci et qu’il a fallu rentrer la ligne, il y avait deux maquereaux au bout ! Ce qui démontre qu’avec un matériel adapté, il n’y a pas besoin d’être un grand professionnel : un grand merci à Paul qui a réglé notre ligne !
Temps agréable, bon vent, nous nous sommes laissés porter jusqu’au port de Castletownshend et nous sommes amarrés à la bouée de Roderick.
Elle n’avait pas été utilisée depuis un certain temps, et un petit nettoyage n’a pas été de trop, mais nous étions heureux de l’utiliser ! Remontée de la rivière en dinghy, sous le soleil, jusqu’à un ancien moulin à eau, rhododendrons en fleurs, fuschias, truites : magnifique !
Comme tout se paie, nous nous sommes réveillés le lendemain sous une pluie battante, et n’avons pu quitter le mouillage que vers 14h00, pour une navigation de deux petites heures dans un brouillard épais. Nous avons croisé un navire sorti du brouillard 100 m devant nous et qui y est rentré aussitôt… Le mouillage de Barloge Creek étant grand comme 2 mouchoirs de poche, nous n’avons pas eu de problème de visibilité pour nous mouiller.

Petite visite des lieux en dinghy puis à pied, sec le temps de la sortie.
Un vieux pêcheur local nous propose des homards : pour 20 € nous faisons un repas de crabes et un de homards ! Pas très gros les homards, mais vaguement cuisinés à l’armoricaine : je ne vous dis pas !

Mardi 21 juin, un autre saut de puce nous conduit (guidés par des marsouins) dans la baie de Baltimore, sur l’île de Sherkin. Un bon vent s’est établi et la houle commence à entrer dans Horseshoe Harbour, une toute petite crique. Nous décidons donc de contourner la pointe Nord-Ouest de l’île pour rejoindre la « marina ». Nous sommes bien sur une île, et la marina a été construite avec les moyens du bord : une ancienne barge sert de ponton et de brise-lames tout à la fois. La marina est déserte, et un brin tristounette, mais le pub est plus animé : une station de radio enregistre des musiciens traditionnels. Nous visitons l’île entre les averses, apercevons le rocher du Fastnet, trouvons les plages réputées, en nous disant que sous le soleil…

Mercredi est une journée de grand vent. Nous naviguons d’abord par les chenaux de la baie de Baltimore, et y croisons un catamaran de l’Ecole Navale (la Française…). Dans la baie, la mer est agitée en tout sens. Nous disposons de 3 guides de navigation pour cette région, et tous nous vantent l’abri offert par Crookhaven, une ria longue de 3 miles environ à l’extrême pointe Sud-Ouest de l’Irlande. Le plus sérieux de ces guides mentionne bien que par gros temps, la baie peut être quelque peu ventée, mais bon ! Eh ! bien nous avons vu : la mer n’y est agitée que par les vagues formées sur le plan d’eau intérieur, mais il y a autant de vent à « l’abri » qu’à l’extérieur : jusqu’à 28 nœuds… Rien que la prise de la bouée « visiteur » a été sportive… Quant à rejoindre la terre en dinghy… nous avons dû attendre quelques heures que le vent diminue un peu. Avec cette météo, ce coin idéalement placé pour des vacances au soleil mais isolé, est quelque peu décevant : peu d’animation, plage déserte, et pas de transport vers les points d’intérêt alentour. Le paysage reste beau, mais…
Je crois que l’arrivée de l’été commence à nous tarder !
De plus, au retour de notre balade, nous nous apercevons qu’à force de « raguer », les torons de notre amarre commencent à s’effilocher…
Dans ces conditions, pourquoi s’attarder ? Les prévisions météo sur 4 jours ne nous montrent qu’un créneau favorable pour passer le cap de Mizen Head, le Raz de Sein local (mais quand même moins difficile). Alors jeudi 23 juin c’est parti avec la marée.
Et cette journée nous rappelle pourquoi nous aimons la voile : grand soleil, vent soutenu mais maniable, mer pas plus agitée que ça, vue sur le Fastnet, passage de deux caps, avec une bonne vitesse au près (jusqu’à 8 bons nœuds), en laissant sur place 3 autres voiliers (ce qui ne gâche rien !) : Ah !
Comme les réserves du bateau, de mouillage isolé en mouillage isolé, se sont épuisées, il est temps de les reconstituer, et la baie de Bantry dans laquelle nous entrons nous offre 2 possibilités pour ce faire : le port de pêche de Castletownbere et celui de Bantry dont l’environnement a la réputation d’être très industrialisé. Nous choisissons le premier. Nos guides sont formels : il s’agit du plus grand port de pêche de l’Ouest irlandais, et la priorité absolue va aux bateaux de pêche et aux ferries. Nous avons l’impression de lire la description qui était faite des ports de Guilvinec ou  Saint-Guénolé ! Mais les plaisanciers sont autorisés à s’ancrer dans un petit coin… Malgré cette description peu attrayante, nous nous sentons rapidement comme « chez nous » à Castletownbere. La ville est agréable, haute en couleur, les étals bien achalandés et les habitants très accueillants : ce qu’il fallait pour terminer une excellente journée.
Et comme tout se paie (je l’ai peut-être déjà dit ?), la pluie prévue nous réveille vendredi 24 juin au petit matin. Un bon vent est annoncé, et nous choisissons donc de rejoindre avec nos cales pleines une petite marina très abritée, à moins d’une heure de route. Nous croisons un phoque et arrivons trempés, mais à l’abri du coup de vent. Nous sommes équipés pour nous promener : documentation de l’office du tourisme de Castletownbere, carte locale à grande échelle ; le paysage aperçu hier était magnifique, mais aujourd’hui tout est noyé dans les nuages et la pluie est continue : nous restons sur le bateau !
C’est quand l’été ?
Aspects techniques
  • Sur mer relativement calme (vagues de 50 cm) et un vent entre 15 et 18 kt, sous génois et grand voile arisée à 1 ris, le bateau se cale sur ses bouchains et navigue entre 7,5 kt et 8 kt au près. C’est réconfortant après les pieux que nous avons plantés ces derniers jours dans une mer courte et désordonnée où on dépassait à peine 6 kt…
  • Nous apprécions le chauffage à bord. Vivement l’été quand même.

5 commentaires:

  1. Comme il ne.... ???

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  2. A l'intention de ceux qui font des remarques sur les phrases incomplètes, nous vous faisions remarquer que nous, on donne des nouvelles, et pour ceux qui lisent sans laisser un mot, l'équipage de Pikourous aimerait des nouvelles..
    A bon entendeur

    Bises
    D&De

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  3. Continuer quand même à faire vos remarques, elles montrent que vous lisez le blog.

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  4. Bonjour, et bravo pour votre blog...
    Nous partons "mon" Daniel et moi vers l'Irlande cette année avec notre First 45/F5...
    La meilleure période pour partir d'après vous, ce serait juillet-aout? Niveau météo vous n'avez pas été très gaté en juin... :-((
    Cordialement.
    Lilou

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